Les moulins sur la rivière
ces petits moulins très vieux, très fatigués, coupaient
d’une agitation de vie la douce sauvagerie des
tranquilles vallées. La grande roue ruisselante scandait
sourdement les rumeurs du travail, les mulets passaient
lentement sous le fouet, chargés de farine, faisant
claquer le caillou du sabot ; des troupes de canards
conduits par des oies s’apostrophaient sur l’eau et
péroraient tous à la fois. Quelques coups d’aviron, la
grande paix de la nature retombait à nouveau sur le
fl euve et les rives muettes ne renvoyaient plus, de loin
en loin, que l’aboiement d’un chien de berger ou le
beuglement du taureau qui appelait ses génisses.
D’après Georges Clemenceau
Ecouter à nouveau l'enregistrement de la dictée ici |