La fouine et le merle
Dès que tombe le crépuscule, les merles commencent, solitaires et
méfi ants, un chant passionné, bruyant, têtu, varié à l’infi ni comme
pour forcer la venue du printemps. C’est alors que la fouine se
glisse, sans façon, sous les taillis et arrive silencieuse au pied de
l’arbre où s’égosille le siffl eur. Tant que l’oiseau chante, elle avance,
s’arrêtant quand il se tait, grimpant sans bruit, redevenant immobile,
puis reprenant quand il recommence, se collant à la branche, faisant
corps avec elle.
quand elle se sent assez proche, elle se précipite d’un bond sur la
bestiole, dont le chant s’étrangle entre ses griffes.
D’après Louis Pergaud
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