Rabelais, Gargantua LA BONNE ÉDUCATION
Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, préparé et parfumé, pendant qu’on lui répétait les leçons du jour précédent. Lui-même les disait par coeur et les illustrait de quelques cas pratiques concernant l’existence humaine ; cela quelquefois prenait deux ou trois heures, mais ordinairement cessait quand il était entièrement habillé. Puis pendant trois bonnes heures lui était faite lecture. Cela fait, ils sortaient, et ils allaient faire du sport dans les prés ; ils jouaient à la balle, à la paume,
s’exerçant vaillamment le corps comme ils s’étaient auparavant exercé l’âme. Tout leur jeu n’était qu’en liberté, car ils laissaient la partie quand il leur plaisait et cessaient ordinairement lorsqu’ils avaient le corps en sueur ou quand ils étaient las.
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