Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin EN CAMARGUE
Mots difficiles pour lesquels on ne comptera pas de faute : Cifer Lucifer L’Estello manado tamaris
De loin, ce rayonnement des vagues attire des troupeaux de flamants au ventre blanc, aux ailes roses, s’alignant pour pêcher tout le long du rivage. De ma place, je n’entends rien que l’eau qui clapote, et la voix du gardien qui rappelle ses chevaux dispersés sur le bord. Ils ont tous des noms retentissants : « Cifer !... (Lucifer)... L’Estello !... » Chaque bête, en s’entendant nommer, accourt, la crinière au vent, et vient manger l’avoine dans la main du gardien. Plus loin, toujours sur la même rive, se trouve une grande manado (troupeau) de boeufs paissant en liberté comme les chevaux. De temps en temps, j’aperçois au-dessus d’un bouquet de tamaris l’arête de leurs dos courbés, et leurs petites cornes en forme de croissant qui se dressent.
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