Hymne dédié au printemps
Sitôt l’équinoxe vernal passé, le printemps fait officiellement son apparition,
souvent escorté par le flamboiement des forsythias flavescents. Mais des signes
avant-coureurs, telles l’apparition des perce-neige (perce-neiges) et autres
fleurettes ou les aubades matutinales des oiseaux, nous invitent à la patience. Et à
Genève, l’éclosion du premier bourgeon du marronnier de la Treille dûment
constatée par le sautier, que la Tribune de Genève ne manque pas de signaler,
marque officieusement l’avènement de la saison nouvelle.
Si le calendrier romain, ancêtre du nôtre, faisait débuter l’année au printemps, c’est
probablement dû au renouveau de la nature qui sort de sa léthargie hiémale.
Depuis des temps immémoriaux, partout dans le monde, on célèbre le printemps
par diverses libations. En Suisse, tandis que les Zurichois s’adonnent à deux jours
de liesse avec un cortège dont l’apothéose est la mise à feu de l’effigie du
Bonhomme Hiver, dans certains villages genevois, les enfants couronnés de fleurs
défilent en chantant à travers les rues décorées pour fêter le Feuillu, jadis un
mannequin fait de branchages.
Le printemps a marqué les différents arts de son sceau. L’Antiquité, où la déesse
Flore était l’allégorie du printemps, a influencé La Renaissance, et particulièrement
Botticelli qui a peint « Le printemps ». En musique, Stravinsky (Stravinski) a
honoré cette saison avec son ballet « Le sacre du printemps » et, du concerto pour
violon de Vivaldi « Les quatre saisons », c’est « Le printemps » qui jouit de la plus
grande faveur populaire. Côté chanson, on compte plus d’un festival dont « Le
printemps de Bourges » et plusieurs interprètes ayant célébré cette saison, dont
Pierre Perret avec son « C’est l’printemps » délicieusement coquin. Enfin, Verlaine
et Hugo ont traité ce thème dans plusieurs poèmes, comme Jacques Chessex qui,
dans sa jeunesse, a signé les vers de « L’hymne au printemps ».
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