Théophile Gautier, La Morte amoureuse UNE BEAUTÉ ÉBLOUISSANTE
Mots difficiles pour lesquels on ne comptera pas de faute : magnificence Madone
Je levai par hasard ma tête et j’aperçus devant moi une jeune femme d’une beauté rare et vêtue avec une magnificence royale. La charmante créature se détachait sur ce fond d’ombre comme une révélation angélique ; elle semblait éclairée d’elle-même et donner le jour plutôt que le recevoir. Oh ! comme elle était belle ! Les plus grands peintres, lorsque, poursuivant dans le ciel la beauté idéale, ils ont rapporté sur la terre le divin portrait de la Madone, n’approchent même pas de cette fabuleuse réalité. Elle était assez grande, avec une taille et un port de déesse ; ses cheveux, d’un blond roux, se séparaient sur le haut de sa tête et coulaient sur ses tempes comme deux fleuves d’or ; on aurait dit une reine avec son diadème ; son front, d’une blancheur bleuâtre et transparente, s’étendait large et serein sur les arcs de deux cils presque bruns.
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