Andrée Chedid, L’Étroite Peau UN REPAS DE FêTE
Mots difficiles pour lesquels on ne comptera pas de faute : Om Jamil écrues amidonnée
Il était plus de cinq heures. La nuit filtrait à travers les couches cuivrées qui bordent l’horizon. Les deux pièces d’Om Jamil – carrelées, ouvertes l’une sur l’autre – paraissaient reblanchies depuis la veille. On y voyait trois fauteuils couverts de housses écrues, une armoire, un vieux coffre ; une série d’images pieuses, disposées en éventail et fixées au mur par des punaises. Près de la fenêtre, sur un guéridon, un petit sapin paré de boules miroitantes et de bougies multicolores. Partout une odeur de savon, de linge fraîchement repassé. Om Jamil déplaça la table pour la mettre bien en vue. Elle recouvrit le bois blanc d’une nappe amidonnée, disposa dessus une quinzaine de plats : de la brochette d’oiseaux jusqu’aux friandises farcies de noix et d’amandes, rien ne manquait au repas.
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