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J’ai pris ce nom que vous entendez, Rutebeuf, parce que rude est ma vie, vile ma condition,
lourde ma peine. Je me sens tel un boeuf. Je
rumine et, quelquefois, je souffre trop, je me
plains. (37 mots)
J’habite Paris, cette ville si belle et qu’il faut bien
connaître pour ne pas s’y perdre. Tant de gens y
passent qu’on n’y est qu’un inconnu sans nom ni
visage ; c’en est lamentable. (33 mots)
Je ne vous dirai pas tous les malheurs qui m’ont jeté dans la misère, ni le froid ni la peur quand vient l’hiver. Ma peau est tannée autant que du
cuir ; mes dents sont tombées et ce n’est pas le
pire : le mal ne sait venir seul. Ma femme m’a
laissé. J’ai dû déménager. Je suis nu ou à peu près, malade, abandonné. (63 mots)
Que sont mes amis devenus ? Tous ceux qui
m’étaient chers, que j’avais tenus près de ma chair et tant aimés, je crois que le vent me les a
ôtés. Ils n’ont pas bien été semés ; le vent les
aura emportés. L’amour est mort. (43 mots)
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