Un animal très tendance
Les amateurs de cuniculiculture, de sinologie, d’astrologie chinoise, et
accessoirement de philatélie, doivent être bien aises : depuis le trois
février, l’empire du Milieu est entré dans l’année du lapin. Cet animal y est à
l’honneur non seulement dans les animaleries où les ventes de lapins nains
et de leur(s) cage(s) tout aussi petite(s) qu’eux explosent, mais aussi dans
les assiettes et sur la série de timbres-poste inspirés du pop art, émis pour
l’occasion.
De tout temps, le lapin, qui n’est pas un rongeur mais un léporidé, a été
élevé pour sa chair, apprêtée en gibelotte ou en civet et pour sa fourrure,
traitée par les pelletiers. Et depuis un siècle et demi, l’expérimentation
animale, des plus contestées, s’est emparée de lui, notamment en
immunologie.
D’autres lapins plus chançards vivent dans l’entourage de l’homme. Ils font
partie des NAC dont le nombre a crû avec l’apparition des lapins nains. En
Suisse, ils seraient quelque trois cent mille et arrivent en quatrième
position des préférences après les chats, les chiens, les aquariums avec
leurs cyprins dorés, guppys (guppies) et autres poissons, mais avant la
gent ailée.
Présent sur les tapisseries de « La dame (la Dame) à la licorne », et dans
quelques tableaux signés Carpaccio, Bruegel (Breughel), Chagall ou Dufy,
le lapin n’a pas été invité par Saint-Saëns à clapir dans son « Carnaval des
animaux ». Qu’importe, il s’est consolé en figurant dans comptines et
ritournelles. Plusieurs films, dessins animés et BD (B.D., bédé) appréciés du
jeune public, et quelques romans tel « Alice au pays des merveilles » lui ont
aussi fait la part belle.
Enfin, en tant que doudou, le lapin accompagne les tout-petits et à Pâques,
en chocolat, il s’installe sur les linéaires des magasins. Ces derniers mois,
comme d’hab, il ne nous a pas posé de lapin !
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