Cosette
Cosette était laide.Les coins de sa bouche avaient cette courbe de
l’angoisse habituelle, qu’on observe chez les condamnés et chez
les malades désespérés.Le feu qui l’éclairait en ce moment faisait
saillir les angles de ses os.
Elle n’avait sur elle que de la toile trouée. On voyait sa peau çà
et là, et l’on distinguait partout des taches bleues ou noires qui
indiquaient les endroits où la Thénardier l’avait touchée.Toute sa
personne exprimait et traduisait une seule idée : la crainte.
D’après Victor Hugo, Les Misérables, 1862
Mots à retenir
un condamné – saillir – çà et là |